Cinéma de jadis

Avec Ovila Légaré, Paul Guèvremont, Lise Roy, Denis Drouin, Juliette Huot

L'arrivée d'un mystérieux franco-américain dans un paisible village risque de compromettre le bonheur et le mariage de deux jeunes gens, mais le curé saura affronter le problème.

Un Québec très conservateur, même dans le choix du sujet, déjà populaire à la radio. L'idée de présenter des personnages déjà connus du public n'empêchait cependant pas celui-ci, habitué à la qualité des films américains et français, de sortir de la salle en sourcillant. Il y a ici une réalisation sans envergure, un scénario faible et des comédiens très moyens, entourant le tandem plus expressif de Légaré et Guèvremont. On peut certes apprécier ce dernier dans le rôle d'un renégat qui, au contact du curé, finit par faire preuve de bons sentiments.  Un film raté, mais on peut le regarder avec une certaine nostalgie amusée.

Avec James Cagney, Pat O'Brien, George Brent, Dennis Morgan

Un égoïste crâneur s'engage lors de la guerre 14-18 en cherchant à faire sa propre loi. Il sera rapidement considéré comme un lâche et un traitre, avant d'avoir une chance de se racheter.

Ne cherchez pas un film à succès avec cette petite production de série B. Le seul intérêt est Cagney, qui n'a jamais été aussi voyou que dans ce film, sans oublier qu'il est irrévérencieux et poltron. Du petit cinéma, mais du grand Cagney.

Avec James Stewart, Josephine Hall, Peggy Dow, Jesse White

Une femme cherche à faire enfermer son frère dans un institut psychiatrique. L'homme est un doux célibataire légèrement ivrogne et qui vit en compagnie d'un lapin géant imaginaire.

Certains aspects du film ont mal vieilli, mais la performance extraordinaire de James Stewart vaut le détour. On ne peut que s'attacher à ce personnage gentiment bizarre et, progressivement, à voir le lapin invisible en même temps que lui. Le film est basé sur un succès théâtral, où Stewart tenait le même rôle. Les autres comédiens l'entourant dans le film sont aussi de la distribution théâtrale, ce qui n'est pas tout à fait une bonne idée.  

Avec Albert Préjean, Pola Illery, Gaston Modot, Paul Olivier

Dans un faubourg de Paris, un chanteur des rues s'éprend de la fille courtisée par le truand du quartier.

En regardant les premiers films sonores de France, il nous apparaît limpide que les studios parisiens n'étaient pas équipés adéquatement pour la nouvelle technique. Plusieurs films étaient tournés en muet et sonorisés à Berlin. De ce fait découle celui qu'au premier coup d'oeil, ces productions misaient davantage sur l'image que sur les dialogues. René Clair étant un maître du ciné muet bleu-blanc-rouge, un film comme Sous les toits de Paris est visuellement excellent, mais l'absence de paroles dans plusieurs séquences, alors que les comédiens s'expriment en gestuelles, peut paraitre très agaçant de nos jours. Quoi qu'il en soit, pour goûter un Paris populo, ce film est de mise.  

Avec Louis de Funès, Claude Gensac, Michel Galabru, Geneviève Grad

Le chef des gendarmes de Saint-Tropez tombe amoureux d'une veuve qui l'incite à viser le poste de son supérieur.

Une série de comique facile qui, avec six films, s'est beaucoup trop éternisée. J'avoue que ceci m'amusait un peu jadis, mais que maintenant, les grimaces, les cris et les séquences ratées ne me font même pas sourire. Ce film, le troisième, est à sauver, non pas que ce soit génial, mais il y a là quelques gags agréables. C'est aussi le dernier film de la série où on peut voir la pétillante Geneviève Grad, dans le rôle de la fille de Louis de Funès.

Avec Marthe Nadeau, J-Léo Gagnon

Les derniers jours d'un vieux couple solitaire habitant à la campagne.

Oh, le beau, beau, beau film ! Un film tout doux, avec des silences, des respirations, de l'amour, la tendresse des gestes. Les deux vétérans comédiens offrent une performance émouvante et toute simple, sont seuls à l'écran jusqu'à la finale, où apparaissent... deux angelots.

Vous noterez que le dimanche, le film était offert au public cinq fois. Une publicité attrayante du 2 février 1949.

Avec Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, Gérard Depardieu, Yves Montand

Dix années après la mort d'un bossu, sa fille sauvageonne, vivant dans les montagnes, se venge du tort jadis fait à son père.

Applaudissons les beaux livres de Marcel Pagnol. Soyons réalistes face aux films Manon des Sources / Ugolin réalisés par Pagnol en 1952 : c'était raté. Long, verbeux, amateur. Voilà que Claude Berri et son équipe déroulent le tapis rouge que l'histoire de Manon méritait. Une distribution étincelante, avec un rôle extraordinaire pour le vétéran Yves Montand. Un savoir-faire au service de deux films qu'on peut sans gêne considérer comme des classiques.

Avec Barbara Stanwyck, Fred MacMurray, Beula Bondi, Sterling Holloway

Le procès d'une voleuse est reporté à cause de Noël. Un concours de circonstance fait en sorte que l'avocat appelé à la condamner  doit la garder avec lui, Il l'invite à passer Noël dans sa famille et s'attache à elle.

Je ne comprends pas pourquoi ce film n'est pas devenu un classique de Noël. C'est joli, plein de belles intentions pacifiques, de chaleur humaine, de tolérance, sans oublier un aspect rigolo agréable.  Un petit bijou !