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Cordélia

Avec Louise Portal, Gaston Lepage, Raymond Cloutier

À la fin du dix-neuvième siècle dans un village rural du Québec, une femme, un temps délaissée par son mari, est accusée du meurtre de celui-ci. Un procès bâclé, défiant les règles élémentaires de la justice, la mènera vers la potence.

Un film de grande qualité, avec à peu près tous les comédiens populaires québécois du temps. Cependant, Louise Portal joue "le rôle d'une vie" de façon extraordinaire. D'abord ravissante de légèreté, elle devient bouleversante dans la seconde partie du film et son image, derrière les barreaux, fera le tour du Québec et demeure une des plus étonnantes affiches de notre histoire du cinéma. Il y a ici une nette tendance pour démontrer que Cordélia Viau était "en avance sur son époque". Une proto-féministe, en somme, qui perd face à un monde d'hommes. J'ai cependant toujours perçu ce film comme une démonstration de la médisance de la société conservatrice du Québec du 19e siècle.

Beaucoup d'eau a depuis coulé sous les ponts, jusqu'à ce livre de 2013 affirmant de Cordélia Viau était coupable. Pour avoir fait des recherches, sur un autre sujet, dans les journaux de l'époque, je puis vous assurer que l'affaire Cordélia avait été très médiatisée. Enfin, Louise Portal est devenue romancière et le hasard a fait en sorte que sa maison d'éditions était souvent face à mon stand lors des salons du livre et chaque fois que je voyais Louise Portal, je pensais à Cordélia, sans jamais pourtant lui en parler. Un grand film québécois !