Cinéma de jadis

Avec John Ashley, Gary Vinson, Judy Nugent

Délaissé par ses parents riches, un adolescent s'impose comme président de son école, désirant tout contrôler avec des moyens malhonnêtes.

Il y a eu des centaines de films semblables, tous mauvais. Les caractéristiques : des jeunes comédiens débutants pas souvent talentueux, des réalisations statiques, des très petits budgets. Pourquoi ont-ils été tournés ? Nul doute qu'il y avait une demande pour ce type de film, surtout dans les petites villes. De plus, les adultes avaient délaissé les cinémas au profit de la télé et le nombre imposants d'adolescents représentait une bonne clientèle pour ce type de production.

Il y a, à la base, des bonnes intentions. Ici, John Ashley joue - assez bien - un James Dean de poche qui serait un vilain. Il y a dans ce film un net problème de son, particulièrement dans les scènes se déroulant dans l'école, enrobées d'un léger écho. Dans les autres films, il y a un simili rock & roll, alors qu'ici, la musique est nettement plus près du rock. C'est médiocre, mais de cette médiocrité qui rend un tel film distrayant. Notez la photo : ils ont de la gueule, ces jeunes, non ?

Avec James Stewart, Jeff Chandler, Debra Paget

Un ancien soldat, devenu pacifiste, gagne l'amitié et le respect d'un chef apache en guerre contre les Blancs, dans le but de sceller un traité de paix.

Un très rare western de cette époque présentant les Amérindiens comme des êtres humains intelligents. Nous sommes cependant encore loin des approches de rectitude politique : les Indiens du film sont tous des comédiens blancs et leurs parures sont du folklore hollywoodien. James Stewart très à l'aise dans le rôle de l'homme intègre. Un bon film, mais pas un incontournable.

Italie, 1952, Réalisée par Julien Duvivier

LE RETOUR DE DON CAMILLO

Italie, 1952, Réalisée par Julien Duvivier

LA GRANDE BAGARRE DE DON CAMILLO

Italie, 1955, Réalisée par Carmine Gallone

DON CAMILLO MONSEIGNEUR

Italie, 1961, Réalisée par Carmine Gallone

DON CAMILLO EN RUSSIE

Italie, 1965, Réalisée par Luigi Comencini

Avec Fernandel, Gino Cervi

Dans un village du nord de l'Italie, un prêtre catholique s'oppose vivement au maire communiste.

Ce qui est vilain avec les séries est qu'elles existent. Les gens croient toujours, souvent avec raison, que le film initial est le meilleur. Vrai dans le cas présent, car il y avait l'effet de nouveauté avec, entre autres, la très bonne idée de Fernandel qui échange avec Jésus en croix. Autre bonne idée : il s'agissait bel et bien de films italiens, mais le doublage a été fait par des comédiens de Provence, donnant à ces films un aspect beaucoup plus français qu'Italien.

Ce qui est moins bien : toujours la même chose ! Très prévisible ! Les comédiens autour de Fernandel et Cervi laissaient souvent à désirer. Avec étonnement, sauvons le dernier de la série, avec un léger renouveau. Un autre film avait été prévu, au moment du décès de Fernandel.

La photo ci-haut provient de La grande bagarre de Don Camillo.

Avec Judy Garland, Robert Walker, James Gleason

Une jeune femme de New York rencontre un soldat en permission pour 48 heures et devient amoureuse de lui.

Produit hollywoodien bien tourné, mais sans grande originalité. Le film est célèbre pour un seul fait : c'est le seul où Judy Garland ne chante pas. Il faut croire que le public du temps voulait l'entendre chanter et qu'il en avait assez des films relatifs à la guerre.

Avec Charles Chaplin, Edna Purviance, Henry Bergman

Un évadé de prison arrive dans un village où il est confondu avec un nouveau pasteur attendu. Il est invité par une riche famille, qu'il défendra quand un voleur tentera de les détrousser.

Chaplin qui sort un peu de son personnage vagabond, pour jouer un vilain au bon coeur. Une simple comédie agréable, mais pas du grand Charlot. À propos de l'image ci-haut : Chaplin avec son frère Sydney.

Avec Harold Lloyd, Jobyna Ralston, Charles Stevenson

Un jeune naïf s'en va au collège dans le but de se faire aimer, mais il est à son insu la risée de tout le monde. Se rendant compte de cette situation, il décide que seul le football pourra lui apporter la popularité dont il rêve.

Les films de Lloyd sont ancrés dans les années folles, mais il semble que celui-ci l'est davantage. Au cours de la décennie 1920, les collèges et universités américains étaient remplis d'étudiants comme jamais ils ne l'avaient été. Dans la foulée, il y avait une culture collégiale, avec les danses, les fêtes, les uniformes, les chansons et le football. On croisait des chansons sur ce sujet, des romans, puis ce film.

Un bon film avec des scènes comiques à profusion, mais aussi cet amour fou que Harold porte à la jolie Jobyna. Il y a ici une insistance sur le football (le vrai, pas le soccer...) et la scène finale, sur le terrain, s'éternise. Tout de même, beaucoup de joie en regardant ce film du grand comique.

Avec Marx Brothers, Margarett Dumont, Lillian Roth

Une bourgeoise organise une soirée en l'honneur d'un explorateur, pendant laquelle un précieux tableau est volé.

Les deux premiers films des frères étaient des adaptations cinématographiques de leurs succès à la scène. Nous avons donc ici droit à du théâtre filmé, avec les comédiens au centre de l'écran, semblant regarder la caméra comme ils surveillent le public dans une salle de théâtre. C'est très figé ! Aussi, les séquences semblent avoir peu de liens entre elles. Le meilleur était à venir, mais on peut apprécier ce film pour la célèbre chanson Hooray For Captain Spaulding.

Avec Loretta Young, Cary Grant, Jackie Kelk

Une mère célibataire malhonnête tente coûte que coûte de reprendre son fils, adopté par un jeune couple à qui elle avait tenté de soutirer de l'argent lors d'un procès.

Intéressant à deux points de vue. D'abord : type de film centré sur la seule tête d'affiche féminine, le reste de la distribution n'ayant pas d'éclat (Eh oui ! Même dans le cas du jeune Cary Grant.) Ensuite : film typique passé au peigne fin par le code de censure Hays américain : on voit parfaitement que Loretta Young est une prostituée de luxe, mais le mot n'est pas dit et il n'y a pas de scènes le prouvant. Vrai que Loretta est délicieusement arnaqueuse, mais l'amour qu'elle porte à son fils paraît très sincère. Bien sûr, selon la bonne morale de l'époque : la mère célibataire, cette vilaine, est punie pour ses péchés.

Avec John Garfield, Priscilla Lane, Alan Hale, Frank McHugh

Un prisonnier devient amoureux de la belle-fille d'un gardien. Il prend la fuite avec elle après la mort accidentelle de l'homme et tout semble prouver qu'il l'a tué.

Un produit hollywoodien s'adressant aux jeunes de l'époque. Pour plaire aux filles : une histoire d'amour intense. Pour les garçons : de l'action. Ajoutons un proto "film de route" avec quelques aspects tout autant proto "Film noir". Garfield nous offre sa spécialité : le jeu nuancé, à la fois méchant et bon garçon. Un très bon film de qualité.