Drame social, USA 1930, Réalisé par George Hill
Avec Marie Dressler, Wallace Beery, Dorothy Jordan
Dans un quartier portuaire, une femme au physique ingrat et aux manières rudes défend et protège la fille d'une prostituée qu'elle a élevée.
Un rôle féminin prodigieux pour Marie Dressler. La comédienne paraît très masculine, prompte, violente, cela même envers sa "fille". Pourtant, des scènes révèlent une grande sensibilité féminine et un sens poussé de l'amour maternel. La film présente aussi un aspect rare dans les productions hollywoodiennes de l'époque : le milieu dans lequel évoluent Dressler et Beery est peuplé de marins ivres, de débardeurs sales, de maisons délabrées. Un film peu connu, mais qui vaut la peine d'être vu.
Drame policier, France 1937, Réalisé par Julien Duvivier
Avec Jean Gabin, Line Noro, Mireille Balin, Charpin, Gabriel Gabrio, Marcel Dalio
À Alger, un criminel français se cache dans le quartier de la Casbah, où il est roi et maître, sans que la police française ne puisse l'arrêter dans ce coin sous autorité arabe.
Le Gabin idéal ? Question d'opinion : j'aime tout ce qu'il fait dans ce film : son langage, sa "gueule", ses réactions, sa relation tordue avec le chef de la police française et même cette étonnante petite danse chantée. Une certaine vision du cinéma colonialiste, mais un scénario très bien écrit et une réalisation vivante.
Drame, USA 1932, Réalisé par Victor Fleming
Avec Clark Gable, Jean Harlow, Mary Astor, Gene Raymond
En Afrique, le chef d'une plantation s'éprend de l'épouse d'un homme de passage, sous les yeux d'une aventurière qu'il avait séduite.
Arrogant et prompt, le jeune Clark Gable joue ici un rôle qu'on peut qualifier de macho. Le film me semble avoir été tourné pour mettre en valeur les attributs sexy du comédien, sans doute un grand plaisir pour le public féminin du temps. Après tout, Hollywood passait son temps à le faire avec des femmes. Pourquoi pas le contraire ?
2. MarioB le 27-03-2014 à 21:09:18 (site)
Je me souvenais vaguement de ce film quand j'ai mis la main sur le DVD. Alors, j'ai regardé, revu ces scènes quelques peu olé-olé avec Gable qui regarde Jean Harlow dans sa baignoire et le pantalon de Clark qui aboutit aux pieds de la femme quand le héros est dans sa chambre.
Drame social, USA 1936, Réalisé par Fritz Lang
Avec Spencer Tracy, Sylvia Sidney, Walter Brennan
Un homme, injustement accusé d'un enlèvement, est lynché par une foule furieuse. Sauvé miraculeusement, il prépare dans l'ombre la condamnation d'une vingtaine de personnes.
Fuyant le régime nazi, Fritz Lang est bien reçu à Hollywood, mais ne tournera qu'un très bon film : celui-ci. Fury a la même esthétique que ses films allemands, entre autres avec la superbe scène de lynchage et celle où la foule incendie la prison où Spencer Tracy est enfermé. Un film à découvrir !
1. fanfan76 le 27-03-2014 à 19:49:34
Bonsoir Mario, et j'aime beaucoup Spencer Tracy, je trouve cet acteur attachant, fanfan
Mélodrame, France 1932, Réalisé par René Clair
Avec Annabella, Georges Rigaud, Raymond Cordy
Dans un quartier populaire de Paris, à la veille de la fête du 14 juillet, un homme s'éprend d'une jeune femme, mais l'arrivée de son ancienne maîtresse complique la situation.
Même en 1932, le cinéma sonore de France montrait des problèmes techniques, d'où des scènes tournées en muet voisinant d'autres avec microphones. Ces maladresses n'empêchent pas le réalisateur René Clair de faire preuve de son beau talent de metteur en scène. Ce film, comme tous ceux de Clair de la période 1930-33, présente une France chaleureuse, presque folklorique, portraits un peu stéréotypés mais charmants.
1. fanfan76 le 25-03-2014 à 21:34:31
Bonsoir Mario, j'aime les films du réalisateur René Clair, comme tu le dis, ils sont charmants. fanfan
Comédie, USA 1932, Réalisée par Ernst Lubitch, James Cruze et Bruce Hamberstone
Avec Charlie Ruggles, Charles Laugton, Gary Cooper, WC Fields, George Raft, Mary Boland, May Robson, Gene Raymond
Un millionnaire malade, sentant sa dernière heure venue, refuse de laisser son héritage à son entourage et décide de donner un million de dollars à des inconnus.
Un film à sketches, populaire à son époque, mais depuis oublié. Il s'agit pourtant d'une belle réussite et seul la partie avec Gary Cooper laisse à désirer. Certains sketches sont longs, d'autres plus courts, mais tous sont drôles, pleins d'imagination. Mon favori est celui mettant en vedette George Raft (À droite, sur la photo) qui joue un faussaire recherché par la police. Avec son chèque d'un million en poche, notre George tente en vain d'encaisser le montant dans une banque, tout en étant poursuivi par la police. Cela se termine alors qu'il entre dans un minable centre d'aide et qu'il n'a même pas cinq sous pour payer sa couchette. Alors, il paie avec son chèque d'un million, sous les rires du responsable, brûlant le trésor.
Les publicités pour les films anglophones étaient fournies par le distributeur Famous Players, qui semblait n'avoir cure de la langue et de la culture des Québécois. En anglais, on nous souligne que Gabin se prononce Gab-Han. Je ne sais pas trop pourquoi on a laissé la remarque "Nouveau genre d'intrigue avec des nouvelles figures", sans aucun doute la traduction française d'une indication anglaise. Après tout, pour les Québécois des années précédentes, Jean Gabin était très connu, donc loin d'être une nouvelle figure ! Je n'ai jamais vu ce film et je crois qu'il s'agit de la seule tentative du légendaire comédien aux États-Unis. Par contre, l'illustration est belle. Une publicité du 28 novembre 1942.
1. fanfan76 le 22-03-2014 à 11:06:37
Je ne savais pas que Gabin avait tourné un film aux Etats-Unis. fanfan
2. MarioBergeron le 22-03-2014 à 17:04:27 (site)
Pendant la guerre, il y a eu beaucoup de réfugiés qui ont tenté leur chance, comme Danielle Darrieux. La seule qui ait un peu réussi est Simone Simon, car elle parlait anglais sans accent français.
Un petit cinéma sans nom, à La Sarre, en Abitibi (Québec) vers la fin des années 1940. Une époque où même les villes de moins de 10,000 citoyens avaient une salle. C'était avant la triste ère de la télé et les films étaient toujours un loisir peu coûteux pour les gens de tous les âges. Dans le cas de La Sarre, ville isolée, elle pouvait compter sur la population de nombreux villages voisins. Lors de mes deux séjours dans cette ville, il y a quelques années, La Sarre avait encore un ciné, mais ce n'était pas celui-ci.
1. fanfan76 le 22-03-2014 à 11:04:05
Bonjour Mario, encore la photo du jour! tu es la cible de vefblog, bon ce n'est peut-être pas un hasard!!!!
Ces cinéma me font penser à Paradiso avec entre autre Philippe Noiret. fanfan
2. MarioBergeron le 22-03-2014 à 17:03:01 (site)
Encore ? Je ne savais pas. La salle que j'ai vue à La Sarre n'était pas plus grande, mais datait sans doute des années 1960.
Drame de guerre, USA 1943, Réalisé par Michael Curtiz
Avec Humphrey Bogart, Ingrid Bergman, Claude Rains, Peter Lorre
Le propriétaire d'un café au Maroc reçoit des réfugiés de guerre qui essaient d'obtenir des visas. Un jour, l'ancienne flamme de l'homme arrive avec son mari pour demander des visas.
Type de film où tous les éléments fonctionnent de façon parfaite : le scénario, l'originalité du sujet, les comédiens vedettes, les acteurs secondaires, la réalisation. Un classique parmi les classiques et ce film mérite entièrement sa grande réputation.
Drames, Québec 1948, Réalisés par Paul Gury
Avec Hector Charland, Nicole Germain, Guy Provost, Henri Poitras, Suzanne Avon
UN HOMME ET SON PÉCHÉ : Un avaricieux rend la vie impossible à tout le monde et cherche à expatrier l'ancien amoureux de sa jeune épouse.
SÉRAPHIN : Un avaricieux détesté par son entourage connaît différents malheurs successifs.
L'inévitable, avec ces deux films, est de les comparer avec le populaire téléroman qui naîtra en 1956, alors que ces productions s'inspiraient du feuilleton radiophonique, en ondes depuis la fin des années 1930. Il s'agissait, pour les producteurs, de valeurs sûres, sachant que le radioroman était le plus populaire de tous les temps. De ce fait, hors quelques cas, les comédiens des films étaient les mêmes qu'à la radio.
Le premier film présentait des éléments connus, comme un résumé de la saga de Séraphin, de Donalda, d'Alexis et des autres personnages. Le second film était un épisode inédit. On peut certes préférer le second volet. Par contre, les films sont réalisés de façon banale et certains comédiens sont plutôt mauvais. Nicole Germain, dans le rôle de Donalda, avait peu de crédibilité, mais on peut apprécier Hector Charland, nettement plus glacial et cruel que ne le sera Jean-Pierre Masson à la télé.
Malgré leurs défauts, ces deux films ont été très populaires en 1948 et seront passés en reprise à la programmation de plusieurs salles, aussi tardivement qu'au début de la décennie 1970. Un troisième volet, concentré sur Donalda, était prévu mais ne sera pas tourné. La photo ci-haut est extraite de Un homme et son péché, avec Nicole Germain et Hector Charland.
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