Cinéma de jadis

Avec Edna Purviance, Adolphe Menjou, Carl Miller, Lydia Knott

Une femme quitte son fiancé et son milieu modeste étouffant pour se rendre à Paris afin de se lancer dans les excès de la vie mondaine et superficielle.

Un cas qui fait beaucoup penser au comique Woody Allen réalisant le drame psychologique Interiors avec sa vedette féminine Diane Keaton, tout en n'apparaissant pas dans le film. Voici donc Chaplin qui réalise un film où il n'y a pas une seule scène comique. Le prétexte était de donner un rôle vedette à sa comédienne fétiche Edna Purviance, dont ce sera le seul film sans Charlot à ses côtés. Le public de l'époque n'a pas suivi, d'autant plus qu'un tel film n'avait jamais été réalisé avant. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais un film intéressant, de belle qualité. Chaplin apparaît très brièvement comme figurant, sans sa moustache,

Avec Cary Grant, Irene Dunn, Gail Patrick, Randolph Scott

Un homme, ayant perdu son épouse lors d'un naufrage, décide de se marier sept années plus tard, le même jour où la première épouse revient après avoir été rescapée.

Les comédies avec Cary Grant sont du bonbon délicieux. Ses rôles d'homme dépassé par les évènements sont tous délectables et le comédien connaissait les bonnes ficelles pour nous faire éclater de rire. Ce film est profondément rigolo.

Avec W.C. Fields, Cora Witherspoon, Una Merkell, Grady Sutton

Un ivrogne devient gardien de banque suite à un concours de circonstances. Il met dans l'embarras son futur gendre, son patron, mais prouve sa valeur en venant à bout d'un cambrioleur.

Il y a les gags visuels, prouvant le passé de jongleur de Fields. Comme dans toutes ses comédies, il y a l'absurdité bizarre du texte, des répliques, des noms des lieux et des personnages, le tout étant l'oeuvre de Fields lui-même. Un personnage unique, mais il faut comprendre l'anglais pour l'apprécier à sa juste valeur.

Avec Jerry Lewis, Jill St John, Agnes Moorehead, John McGiver

Un homme débrouillard est épris d'une jeune femme travaillant dans un grand magasin à rayons, ignorant qu'elle est la fille de la patronne. Celle-ci, ne désirant pas que son enfant se marie, engage l'homme et lui confie les pires tâches.

Scénario faible, prétexte à insérer des séquences comiques où on croise des gags plutôt drôles. Lewis joue un beau personnage, plein de bonnes intentions. Il n'y a rien de génial ici, mais il s'agit d'une honnête comédie. Ne ratez pas la finale où Jerry manie un aspirateur très puissant qui avale tout sur son passage, dont le chien d'une cliente,

Avec John Wayne, Dean Martin, Ricky Nelson, Walter Brennan, Angie Dickenson

Un shériff doit garder un prisonnier réclamé par sa bande avec la seule aide d'un adjoint ivrogne, d'un vieux boiteux et d'un jeune débrouillard.

Western psychologique ? Ce qui frappe surtout, ce sont les caractères distincts des quatre hommes en vedette, au service d'un scénario qui, sans renouveler le style, apporte quelques éléments surprenants.

Avec Cary Grant, Tony Curtis, Dina Merrill, Jane O'Brien

Au cours de la Seconde guerre mondiale, un sous-marin délabré est obligé d'accueillir un groupe d'infirmières.

À la lecture de ce scénario, vous aurez deviné que ces femmes provoquent des catastrophes.  Bon comique de situation, avec un Cary Grant dans son éternel rôle d'homme logique dépassé par un événement. Surveillez la scène où le sous-marin est peint en rose.

Avec Harold Lloyd, Barbara Kent, Robert McWade

Un simple employé d'un magasin de chaussures se fait passer pour un magnat du cuir afin de se rapprocher de la secrétaire d'un riche industriel.

Premier film sonore pour Lloyd, mais une production qui poursuit visuellement son oeuvre muette. Le comédien semble d'ailleurs mal à l'aise de devoir parler à l'écran. Le film est divisé en trois parties dont la seconde, sur un paquebot, est la plus amusante, alors que Harold, fauché, arrive à faire croire qu'il est très riche. La finale est une autre version de sa scène la plus célèbre, celle où il grimpait le long d'un gratte-ciel dans Safety Last. Une initiative qui nous paraît aujourd'hui inutile, mais il faut comprendre que le public de 1930 n'avait pas de télé ou de vidéo pour regarder Safety Last. Feet First n'est pas le meilleur film du grand comique, mais un divertissement qui peut porter à sourire de temps à autres.

Avec Charlie Chaplin, Paulette Goddard, Jack Oakie, Reginald Gardiner

Un soldat juif, frappé d'amnésie, réussit à retourner chez lui après quelques années de soins. Il réintègre sa boutique de barbier sans se douter que le pays est mené par un dictateur, sosie de lui-même.

Chaplin dénonce ! Chaplin avec un culot incroyable... Ridiculiser Hitler, puis écorcher au passage Mussolini...  Le tout en interprétant deux personnages. Son portrait de Hitler, sous le nom de Adenoid Hynkel, est particulièrement drôle. Il grogne, se met en colère, fait peur aux microsphones.  Ce film courageux sera lancé au moment où la guerre règne en Europe et sera interdit sur ce continent. Après le conflit, Chaplin avouera qu'il se sentait gêné d'avoir peint un portrait si naïf des camps d'internements nazis. Évidemment, lors du tournage du film, il ne pouvait savoir avec précision ce qui se passait. J'avais vu ce film sur grand écran, au cours de mon adolescence. Très impressionné ! Je le suis toujours et cette oeuvre demeure un de mes films favoris de tous les temps. Au fait, Hitler a-t-il vu le film ? Il semble que oui et qu'il ait été amusé.