Cinéma de jadis

Avec Kathleen Turner, Nicolas Cage, Barry Miller

Par un effet d'enchantement, une femme se retrouve à l'époque où elle était adolescente.

Ce n'est pas parce qu'on se nomme Coppola que ça doit être génial à chaque fois. De ce fait, ce sujet de "Retour vers le passé" a été vu cent fois au cinéma yankee. Il y a des belles prises de vue, au début, mais ça devient banal dans la plus grande partie du film, qui met en vedette un Nicolas Cage à la limite de l'imbécilité. Kathleen Turner excellente, mais tout ceci est anecdotique.

Avec Jack Lemmon, Jane Fonda, Michael Douglas

En visite sur un site nucléaire, une journaliste et son caméraman filment par hasard un incident qu'ils croient plus grave. Ils reçoivent l'appui d'un directeur technique, croyant aussi à un risque d'explosion.

Un temps (bref) où le cinéma américain servait à dénoncer. L'aspect suspense est excellent et le vétéran Lemmon offre une performance intense et riche. Bon film !

Avec Sigourney Weaver, Tom Skerritt, John Hurt

L'équipage d'un navire spatial est aux prises avec un organisme qui se transforme en une créature dangereuse.

L'idée a été volée à un obscur film italien du début des années 1960. Je n'ai jamais aimé ce style, mais ce film est une exception, peut-être parce qu'il mettait une femme en vedette et qu'il y avait davantage de suspense que de science-fiction. Scott fera des suites jusqu'à la nausée, alors que ce film ne réclamait rien de tel.

Avec Woody Allen, Diane Keaton, Michael Murphy, Meryl Streep

Les problèmes sentimentaux et affectifs d'un producteur télé en chômage.

Un film célèbre pour la superbe photo ci-haut, mais pas mon Woody favori. Verbeux et parfois prétentieux. La libido de Woody, hein... Amants, maîtresses, etc. Une certaine approche intellectuelle qui éloignait le cinéaste de son public initial.

Avec Louise Portal, Gaston Lepage, Raymond Cloutier

À la fin du dix-neuvième siècle dans un village rural du Québec, une femme, un temps délaissée par son mari, est accusée du meurtre de celui-ci. Un procès bâclé, défiant les règles élémentaires de la justice, la mènera vers la potence.

Un film de grande qualité, avec à peu près tous les comédiens populaires québécois du temps. Cependant, Louise Portal joue "le rôle d'une vie" de façon extraordinaire. D'abord ravissante de légèreté, elle devient bouleversante dans la seconde partie du film et son image, derrière les barreaux, fera le tour du Québec et demeure une des plus étonnantes affiches de notre histoire du cinéma. Il y a ici une nette tendance pour démontrer que Cordélia Viau était "en avance sur son époque". Une proto-féministe, en somme, qui perd face à un monde d'hommes. J'ai cependant toujours perçu ce film comme une démonstration de la médisance de la société conservatrice du Québec du 19e siècle.

Beaucoup d'eau a depuis coulé sous les ponts, jusqu'à ce livre de 2013 affirmant de Cordélia Viau était coupable. Pour avoir fait des recherches, sur un autre sujet, dans les journaux de l'époque, je puis vous assurer que l'affaire Cordélia avait été très médiatisée. Enfin, Louise Portal est devenue romancière et le hasard a fait en sorte que sa maison d'éditions était souvent face à mon stand lors des salons du livre et chaque fois que je voyais Louise Portal, je pensais à Cordélia, sans jamais pourtant lui en parler. Un grand film québécois !

Avec Louis de Funes, Pierre Péplu, Claude Giraud

Afin d'échapper à des bandits qui veulent éliminer un révolutionnaire arabe, un homme d'affaires raciste se déguise en rabbin.

Je crois que bien que c'est le de Funes favori de beaucoup de gens. Avec raison ! C'est plutôt drôle et dynamique. De plus, un aspect me fait aimer cette production : ce serait impossible de tourner un tel film aujourd'hui, car des tas de politiquement corrects monteraient aux barricades pour se plaindre du racisme, des stéréotypes, alors qu'en 1973, c'était de la bonne rigolade, tout simplement.

Avec Fernandel, Rellys, Henri Tisot

Un homme doit mener un vieux cheval à une ville pour être tué dans une corrida. Très attaché à la bête, il tente de la sauver et de lui redonner la liberté parmi les chevaux sauvages.

Précieux héritage : dernier film de Fernandel et on ne pouvait imaginer mieux. C'est aussi, à mon avis, le dernier film provençal du modèle applaudi par le public depuis les années 1930. Un film émouvant pour quiconque aime les animaux. Nous avons aussi droit à une rareté : Georges Brassens a composé la chanson thème, qu'il interprète accompagné par un orchestre. Le réalisateur Colpi était un ami de Brassens.

Avec David Niven, Peter Sellers, Claudia Cardinale, Capucine

Un inspecteur maladroit découvre que le voleur d'un précieux bijou est un gentleman qui est l'amant de son épouse.

Les gens familiers avec les maladresses de l'inspecteur Clouseau dans la série de la panthère rose et qui ne connaissent pas ce chapitre initial seraient très déçus en le voyant. Il se passe une heure lourde et ennuyante avant que l'aspect comédie entre en jeu, et pas toujours de belle façon. Le personnage de Clouseau n'est pas aussi bien défini que dans les films qui allaient suivre. Un David Niven très moyen est la tête d'affiche. Pour les gens qui l'ignorent : la Panthère rose est un bijou.

Avec Anthony Quinn, Jackie Gleason, Mickey Rooney, Julie Harris

Approchant de la quarantaine et pas très futé, un boxeur de seconde zone est obligé de prendre sa retraite. Il ne sait que faire, sinon sans cesse parler de son passé. Son gérant décide de le transformer en lutteur.

Un film américain influencé par une certaine approche réaliste typique de beaucoup de productions de France et d'Italie. Le milieu est crasseux, misérable. Rooney et Gleason extraordinaires dans des rôles de contre-emploi, mais Quinn offre une performance inoubliable et intense. Excellent film !

Avec Audrey Hepburn, Cary Grant, Walter Matthau, James Coburn

Une femme apprend que son mari a été assassiné. Quatre anciens compagnons de guerre du défunt croient que la femme sait où se trouve l'argent qu'il leur avait dérobé.

Un film avec un célèbre thème musical, composé par Henry Mancini. Malgré sa popularité, je pense que c'est un film qui part dans trop de directions, qui ne sait pas s'il doit être un suspense, une comédie ou une histoire d'amour. Tout semble avoir été mis en oeuvre pour mettre en médaillon le charme de Audrey Hepburn, ainsi que sa garde-robe. Les échanges entre la comédienne et le vétéran Cary Grant sont spirituels.