Cinéma de jadis

Avec Marx Brothers, Maureen O'Sullivan, Margarett Dumont, Alan Jones

La propriétaire d'un sanatorium est aux prises avec des hommes qui veulent acheter son établissement pour en faire une boîte de nuit. Afin de de redorer son institution, elle fait appel à un célèbre médecin qui, en réalité, est un vétérinaire davantage intéressé à la piste de courses locale.

Chacun sait que les films MGM des frères Marx étaient atténués par des numéros musicaux inutiles, afin que la folie du trio n'agresse pas trop le spectateurs. Malgré tout, il demeure assez de douce absurdité pour nous faire rigoler pour la peine. Les fans des Marxistes n'en finissent plus depuis d'applaudir cette production.

Avec Ginger Rogers, David Niven, Charles Coburn

Une jeune femme est prise à tort pour une mère célibataire, ce qui attire la sympathie et la protection de son patron.

Comédie aux propos particulièrement démodés, mais si on regarde ce film pour ce qu'il était et non ce qu'il est devenu, c'est acceptable, léger, amusant, avec cette excellente Ginger Rogers en vedette.

Avec Jacques Tati, Paul Frankeur, Marie Vallée

Un jour de fête foraine, des villagois taquinent leur facteur après avoir vu un film sur la rapidité des facteurs américains.

Jusqu'alors, Tati n'avait tourné que des courts métrages. Pour ce premier long, il plante un décor qui sera présent dans tous ses autres films : le peu d'importance à la parole et la plus grande à l'image. On peut préférer les suivants, avec le personnage de Hulot, mais Jour de fête se laisse regarder avec un sourire.

Avec Robert Gravel, Louise Laprade, Martin Dumont

Alors que la ville minière de Schefferville est sur le point de fermer, un couple séparé fait le point sur leur avenir.

L'aspect documentaire est davantage intéressant que le volet fiction. Quelle cruauté de voir des gens ayant toujours vécu dans cette ville et réalisant qu'elle deviendra une ville fantôme ! Michel Rivard interprète la superbe chanson thème. Vous pouvez regarder ce film gratuitement en suivant ce lien :

http://www.onf.ca/film/dernier_glacier

Avec Dorothée Berryman, Louise Portal, Dominique Michel, Pierre Curzi, Remy Girard, Yves Jacques

Un groupe d'hommes, dans une cuisine, et un groupe de femmes, dans un gymnase, parlent de leurs expériences sexuelles avant de se retrouver pour un repas et de vivre cruellement leurs échecs de couples.

Il y a toujours eu du cynisme dans les films de Denys Arcand, mais cette fois, cette caractéristique éclatait avec plus de maturité et de savoir-faire.  Nous avons droit à un véritable procès de la classe bourgeoise des professionnels, de leur fard, de leur culture du vide, de leur hypocrisie. La seule fausse note du film est l'emploi de Gabriel Arcand dans le rôle d'un voyou. Le film connaîtra un succès mondial, ce qui était plutôt rare pour une production québécoise.

Avec Tallulah Bankhead, William Bendix, Walter Slezak, Hume Cronyn

À la suite d'un naufrage, neuf personnes se retrouvent dans une barque de secours. Des conflits minent le moral des survivants, alors qu'un rescapé nazi prend le contrôle de la barque.

Pour l'originalité : chapeau ! Le film se déroule entièrement dans la barque. Comme cela limite les mouvements, le film repose beaucoup sur la parole. Comme le scénario est bien écrit, le film évite ainsi de devenir verbeux.

Vous savez que Hitchcock apparaît dans ses films. Comment a-t-il pu le faire dans celui-ci ? On peut voir sa photo sur un papier flottant sur l'eau.

Avec Lilian Gish, Dorothy Gish, Creighton Hale, Monte Blue

Au moment de la Révolution française, deux orphelines, dont une aveugle, sont séparées à leur arrivée à Paris. L'aveugle sera maltraitée par une femme et l'autre débauchée par un noble.

Si vous croyez que la niaserie américaine à gros budget date de ces dernières années, reportez-vous à ce film de 1921 qui a déjà toutes les marques des boursoufflures yankees, l'adaptation très libre de l'histoire d'un peuple qui leur est étranger, sans oublier les poursuites et le mélodrame. Le tout tourné rondement et avec efficacité. Griffith était le Speilberg de son époque et je n'oserai pas ajouter un commentaire sur cette réflexion... Les soeurs Gish sauvent tout ça du marasme.