Cinéma de jadis

Avec Jean Arthur, Charles Coburn, Robert Cummings

Le propriétaire tyranique d'un grand magasin se fait passer pour un nouvel employé afin de démasquer les agitateurs qui cherchent de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés.

Une comédie très bien écrite, sur un sujet rare dans le cinéma hollywoodien de l'époque. C'est aussi une belle occasion d'apprécier Charles Coburn, habituellement un acteur de soutient, qui tient ici un rôle vedette, aux côtés de la pétillante Jean Arthur. J'aime beaucoup !

Avec Mae West, WC Fields, Dick Foran, Margarett Hamilton

Une entraîneuse est chassée d'une ville et poursuivie par les ardeurs d'un bandit. Pour se tirer de cette situation et s'installer dans une nouvelle localité, elle contracte un mariage en blanc avec un médecin.

La rencontre entre les deux "osés" des années 1930 ne procure pas les étincelles voulues. Il est évident qu'en regardant ce film, Mae West tire la couverture de son côté pour faire mal paraître Fields, qui a l'air de s'en ficher. Notez bien qu'une comédie dans le cadre d'un western et mettant en vedette de tels personnages a ses bons côtés, bien que ce film ne soit pas une comédie trop drôle.

Avec John Garfield, Lili Palmer, Anne Revere, William Conrad

Un boxeur honnête se laisse tenter par l'argent à gagner par des moyens malhonnêtes, avant de se rendre compte que l'honnêteté triomphe de tout.

Je n'aime pas la boxe, mais j'adore les films sur ce sport. Je ne devrais pas, car c'est toujours la même chose. Dans les films de boxe, le boxeur est de milieu modeste, s'élève jusqu'au sommet, se frotte à la pègre, à une femme fatale, etc. Celui-ci est un des meilleurs que je connaisse, surtout grâce au jeu superbe de ce grand comédien oublié qu'est John Garfield. De plus, c'est tourné avec créativité, avec des éléments du style "Film noir" et un combat, en finale, que Martin Scorsese devait avoir en tête quand il a tourné Raging Bull.

Avec Barbara Stanwyck, Dennis Morgan, Sidney Greenstreet

Une journalise reçoit l'ordre d'accueillir un héros de la guerre pour Noël, de lui faire croire qu'elle a une maison à la campagne, un époux et un enfant, alors qu'elle n'a rien de tout ça.

Je ne devrais pas vous parler de ce film, car c'est mauvais. Pas catastrophique : tout juste banal. Cependant, les plus grandes firmes hollywoodiennes (Warner, dans le cas présent) devaient aussi tourner des séries B, car n'oublions pas que des milliers et des milliers de salles de cinéma de l'époque changaient de programmation chaque semaine, laquelle comptait deux films. Alors, il fallait tourner une imposante quantité de films ! Les vedettes établies ont tous tourné dans des films mineurs. Le cas de Barbara Stanwyck ici. Aux côtés d'un Sidney Greenstreet qui semble profondément s'ennuyer, Barbara allume la petite étincelle, comme si elle tournait dans une grande production. Cette comédienne, à mes yeux, fut la plus extraordinaire des années 1930-40.

Avec Sylvia Bataille, André Gabriello, Jane Marken

Une jeune femme de la ville, accompagnée par ses parents et son futur mari, passe une journée à la campagne et y connaît un amour sans lendemain.

Un film incomplet, mais cet handicap ne semble pas trop paraître, tant cette production a un début et une finale. Ce qu'on voit ici sont les extérieurs, tournéa à la campagne. La température avait été pluvieuse pendant plusieurs jours, si bien que le budget pour le film entier a été dépassé, que les scènes intérieures, censées se dérouler à Paris, n'ont pu être tournées. Le coup d'oeil est ravissant, un peu poétique, bien que les personnages citadins entourant Sylvia Bataille sont criards et ridicules.

Avec Gene Raymond, Loretta Young, Paul Fix

Pour échapper à leurs autorités respectives, un petit garçon et une orpheline se cachent dans un zoo après l'heure de fermeture et sont aidés par un gardien épris de liberté.

Un film exceptionnel, dans le sens qu'il est une exception dans la production hollywoodienne de l'époque, qui cherchait surtout à plaire au public sans trop prendre de risques, alors que Zoo In Budapest est à tous points de vue différent : le scénario, les prises de vue, le climat général. Gene Raymond joue un gardien qui préfère les animaux aux êtres humains. Un personnage poétique et attachant. L'utilisation des animaux est purement fantastique. La photo ci-haut devrait vous convaincre des qualités esthétiques extraordinaires de ce superbe film, un de mes favoris de tous les temps. À découvrir ! Cliquez sur l'image pour agrandir, afin de mieux voir la richesse de ce qui n'est qu'une scène parmi tant d'autres dans ce film.

Avec Robert Donat, Madeleine Carroll, Peggy Ashcroft

De passage à Londres, un Canadien est accusé de meurtre et mêlé malgré lui à une affaire d'espionnage.

Scénario très complexe avec son mystère, réalisé adroitement par Hitchcock, même s'il y a un parti-pris agaçant de présenter trop de scènes qui se déroulent dans l'obscurité. Les films britanniques de Hitch sont pour la plupart excellents, mais sans cette étincelle de suspense qui seront la marque du réalisateur quand il travaillera aux États-Unis.

Avec Marx Brothers, Thelma Todd, David Landau

Un hurluberlu, devenu recteur d'une université, cherche à redorer le blason de l'institution grâce au football.

Tout le monde est d'accord : les meilleurs films des frères Marx sont ceux tournés pour la Paramount, au début des années 1930. Dans ce firmament, Horse Feathers fait cependant figure de parent pauvre. Certes, il y a des bons gags (de la part de Harpo, particulièrement) et Groucho chante sa célèbre I'm Against It, mais le scénario est très mince, particulièrement dans le cas du rôle féminin inutile, joué par Thelma Todd.

Avec Charlie Ruggles, Mary Boland, George Barbier

Un célibataire retarde son mariage depuis vingt années, n'osant pas avouer à sa promise qu'il est somnambule. La cérémonie enfin célébrée, l'homme est mêlé malgré lui à une affaire louche à cause de son défaut, lors du voyage de noces.

Charlie Ruggles a connu une carrière qui a touché six décennies, mais sa période d'or est les années 1930, alors que ses comédies s'adressaient à un public âgé. Bien qu'il n'était alors que dans la cinquantaine, il tenait souvent des rôles d'homme plus vieux, le plus souvent en compagnie de sa partenaire Mary Boland. Ne parlons pas ici d'éclats de rire, mais d'une sympathique comédie de série B où Ruggles joue le rôle d'un homme maladroit et peu certain de lui-même.