Cinéma de jadis

Avec Erroll Flynn, Olivia DeHavilland, Claude Rains

De retour des Croisades, un homme apprend que son frère a été fait prisonnier et qu'un usurpateur assure la régence du royaume. Un aventurier, à la tête d'opprimés, décide de combattre le tyran.

Jamais vu la version muette avec Fairbanks et pensé un mal profond de Costner. Entre les deux, il y a ce produit hollywoodien, avec Erroll Flynn, un comédien idéal pour devenir Robin des Bois. Là où ça coince, c'est avec les autres acteurs, davantage habitués à la cravate et au noeud papillon. Avec les années, le film a acquis une certaine plasticité qui le fait ressembler à une bande dessinée. Anecdotique, mais tout de même divertissant. J'ai toujours pensé que le meilleur Robin des Bois devrait être britannique.

Avec Carole Lombard, Fredric March, Walter Connely, Margaret Hamilton

Atteinte de radiations, une femme n'a que six semaines à vivre. Un journaliste l'invite à New York où elle devient la favorite de la ville à cause de son courage face à la mort. En réalité, le tout n'est qu'un canular, la femme cherchant avant tout un moyen de fuir son village.

Carole Lombard était la reine de ces films un peu fous et excentriques. Celui-ci présente une étincelle de plus : tous les comédiens entourant les deux têtes d'affiche ont des têtes bizarres, des tics, des gros nez, etc. Vraiment tous ! Rires assurés et le tout en belles couleurs des années 1930.

Avec Jean Harlow, Clark Gable, Inez Courtney, Guy Kibbee

Les mésaventures d'un malfaiteur sans envergure qui s'éprend d'une femme condamnée à une maison de réforme.

Film mineur avec un Clark Gable pas très certain de lui-même (et ne portant pas la moustache!) et une Jean Harlow inégale. Une série B avec deux têtes d'affiche de série A, en somme. Ce type de film est idéal pour repérer les règles du bureau de censure des États-Unis de l'époque. Clark couche avec la blonde ? Si ! Mais il faut le deviner. Jean Harlow est enceinte sans être mariée ? Si ! Mais il ne faut pas le dire, mais, cependant, il faut absolument qu'ils se marient, même si elle est entre les murs de la maison de réforme.

Avec Joan Barry, Harry Kandall, Betty Armann

Après avoir gagné une forte somme d'argent, un jeune couple part en croisière autour du monde pendant laquelle ils se déchirent, avant de se réconcilier pendant un naufrage.

Le film de Hitchcock qui ressemble le moins à du Alfred. Pas de suspense ici, d'intrigue mystérieuse, d'effets de terreur : qu'une comédie romantique quelque peu trop volubile, tournée comme une pièce de théâtre où, cependant, il y a un aspect moqueur face aux riches britanniques. De ce fait, on ne peut imaginer film plus britannique que celui-là. Inhabituel chez Hitchcock, mais tout de même intéressant, à condition de bien comprendre l'anglais.

Avec Lillian Gish, Lars Hanson, Montagu Love

Une femme arrive dans une région désertique et accepte un mariage en blanc pour se soustraire à son milieu familial. Le vent incessant régnant dans ce coin de pays lui fait perdre peu à peu la raison et l'incite à tuer un homme.

L'idée de "Drame psychologique" n'était pas monnaie courante à l'époque du muet. C'est précisément le sujet de ce film. Nous avons droit à une cinématographie de haute qualité visuelle, prouvant que les films silencieux, à ce moment, étaient arrivés à un sommet dans l'art de montrer sans dire, idée qui allait disparaitre, pour un certain temps, au moment où le son allait envahir les pellicules. Lillian Gish offre une performance intense, toute une nuances.

Dans son autobiographie, la comédienne raconte qu'il n'y avait pas de trucages lors des séquences où elle devait affronter le vent. Il s'agissait de sable poussé par des moteurs d'avion et des hélices. Un tournage très éprouvant pour Lillian Gish.

Avec Louise Brooks, Fritz Rasp, Valeska Gert

Le déclin et les malheurs d'une jeune femme violée par l'employé de la pharmacie de son père. Elle arrivera à se venger des gens qui lui ont cherché du mal.

On a dit et écrit beaucoup de choses exagérées sur les deux films allemands de Louise Brooks. Ce sont des films qualité, mais pas des joyaux du Septième art. Celui-ci est une suite de séquences mélodramatiques parfois un peu poussives, mais l'ensemble est tourné avec une rigueur tout à fait germanique, comme, par exemple, les séquences de la maison de réforme. Louise Brooks est lumineuse, même si elle était au service d'un scénario discutable.

Avec Charlie Chaplin, Edna Purviance, Henry Bergman

Un vagabond et son chien échouent dans une boîte où chante une jeune femme maltraitée. Il trouve un trésor qui les sortira tous deux de la misère.

Un court métrage réussi de la part de Chaplin. Non seulement c'est drôle, mais on y croise deux séquences de pantomine à couper le souffle. De plus, je crois que Charlot n'a jamais été aussi vagabond que dans ce film : ses vêtements sont percés, il couche en plein air et, à son réveil, il cherche surtout à manger, sans oublier que son chien, tout autant misérable, lui refile ses puces. La scène où Edna Purviance chante et fait pleurer tout le monde est très comique.

Avec Harold Lloyd, Ann Christy, Bert Woodruff

Un jeune homme optimiste défend le grand-père de sa petite amie, propriétaire du dernier tramway à cheval de New York, entrant en concurrence avec le tramway à rail.

Le dernier film muet du grand Harold et un de ses meilleurs, bien qu'on puisse regretter l'absence de Jobyna Ralston comme vedette féminine. Si vous cherchez un film représentatif des années 1920, Speedy doit devenir votre choix incontournable. Pour le petit grain de folie de bonne humeur et d'insousciance, pour les femmes portant des chapeaux cloches et des bouches en coeur, c'est parfait! Le film a été tourné à New York et il semble que les scénaristes aient voulu profiter des décors naturels pour inviter les spectateurs à un peu de tourisme. Par exemple, il y a une séquence très drôle avec Harold et Ann Christy à Coney Island, puis une autre au stade des Yankees, avec une scène de taxi avec le véritable Babe Ruth. Ne manque qu'une scène de danse Charleston ! Un film formidable !