Cinéma de jadis

Avec Warren Beatty, Faye Dunaway, Gene Hackman

Au début des années 1930, un gangster minable s'associe à une femme pour former un couple qui terrorise le Sud américain.

Un film comme celui-ci, à la manière d'autres productions de la même époque (Midnight Cowboy, par exemple) annonçait un certain renouveau de la production US, s'éloignant des canons hollywoodiens, présentant des éléments marginaux et quelques ingrédients inédits. Dans le cas de Bonnie & Clyde : le fait que Beatty soit impuissant et, ce qui a beaucoup attiré le public de 1967 : il y avait du sang. Si,si : mine de rien, regardez un western de 1957 et il n'y a pas de sang, alors que tout le monde se tire dessus. Un certain dynamisme débridé était une belle qualité de ce film.

Avec Rod Taylor, Tippi Hedren, Jessica Tandy, Suzanne Flechette

Une femme se rend dans un village pour donner deux oiseaux en cage à un homme rencontré plus tôt. Dès lors, des oiseaux attaquent les gens de la communauté.

J'avais treize ans et le ciné-club de mon école avait présenté ce film. J'avais été terrifié ! Je crois que malgré l'épreuve des années, les coiffures et les vêtements, ce film demeure très efficace de nos jours et qu'un autre garçon de treize ans pourrait être autan terrifié que je l'étais. Un des films les plus populaires de Hitch et un des meilleurs. Une séquence comme celle où les comédiens principaux sont enfermés dans la maison et qu'on entend les oiseaux frapper les murs de l'habitation est très intelligente : on ne voit rien, mais les bruits deviennent angoissants. Demeure aussi le suspense de la fin, alors qu'on ne sait pas si ces gens s'éloignant en voiture avec tous les oiseaux les guettant ne seront pas attaqués. Il y a aussi la question mystère : pourquoi ? Parce que les oiseaux ont vu les petits en cage ? Je ne crois pas : à nous de se faire une opinion. Du grand cinéma !

Avec Keir Dullea, Janet Margolin, Howard Da Sylva

Un jeune schizophrène, qui refuse d'être touché, est confié à un institut psychiatrique où il rencontre une fille à la double personnalité.

Un très beau film à cause de sa différence : il est davantage européen qu'américain. Pas de vedettes, aucun budget important, mais beaucoup de substance. Dullea et Margolin en étaient à leur premier film. Le jeune homme est intelligent, cultivé, articulé, mais devient excessivement violent si quelqu'un lui touche. La jeune femme, silencieuse, ressemble à un curieux petit animal, touchante avec ses grands yeux et ses cheveux raides. Une histoire d'amour inhabituelle, avec une finale émouvante : c'est ce que présente la photo : Dullea accepte que Janet Margolin le touche.

Keir Dullea aura un rôle important dans le 2001 de Stanley Kubrick,. alors que Janet Margolin sera la première partenaire féminine de Woody Allen dans son premier film comme réalisateur.

Avec Jack Lemmon, Tony Curtis, Marilyn Monroe, Joe E Brown

Deux musiciens, témoins d'un règlement de compte de la mafia, se déguisent en femmea afin d'être engagés dans un orchestre féminin et ainsi se protéger de la vengeance des bandits.

Très drôle ! La comédie n'est pas seulement portée vers Marilyn Monroe et les deux vedettes masculines, mais aussi sur les acteurs secondaires, dont un George Raft jouant une parodie de ses rôles de gangster des années 1930.  Les situations sont pétillantes, tout comme les dialogues.  Le film était une version américaine d'une production française : Fanfare d'amour.  Je ne l'ai jamais vu.

Avec Bette Davis, Ernest Borgnine, Debbie Reynolds, Rod Taylor

La fille d'un couple de prolétaires désire se marier dans l'intimité, mais la mère décide d'organiser une noce coûteuse que le mari, chauffeur de taxi, est incapable de payer.

La réponse américaine au néo-réalisme italien. Quelques films du style ont alors été tournés, dont Marty, où avait triomphé Ernest Borgnine. Pour ce film oublié, c'est plutôt une Bette Davis vieillissante, sans fard hollywoodien, qui retient l'attention avec une performance dynamique. J'aime beaucoup ce style de film populo, sans doute plus près de la réalité culturelle des Américains que les produits de Hollywood.

Avec Gene Kelly, Debbie Reynolds, Donald O'Connor, Jean Hagen

Lors de la transition entre le cinéma muet et le sonore, une vedette décide de se lancer dans la comédie musicale, alors que sa partenaire ne sait ni parler ni chanter.

L'âge d'or de la comédie musicale, ce sont les années 1930 avec les productions de la Warner et les films RKO de Fred et Ginger. Par la suite, le nouveau venu Gene Kelly tire son épingle du jeu, mais les films sont conservateurs, attachés aux compositeurs de type Cole Porter et George Gershwin, au lieu de s'adapter au temps qui passe. En 1952, ces films s'adressaient à un public adulte. Or, c'étaient les jeunes qui fréquentaient les cinémas, d'où un bris évident du style au cours de cette décennies. Les comédies musicales, c'était tout simplement devenu vieillot.

Singin' In The Rain est bourré de défauts. L'histoire se déroule en 1929 et rien, dans les costumes, ne laisse croire que nous étions en 1929. Pire que tout, la moitié des chansons entendues ont été connues après 1929 ! Par contre, le film avait une grande qualité : c'était drôle ! Quant au célèbre numéro de Kelly, avec le parapluie, il était fait au son d'une épouvantable version de la chanson titre, avec violons et un flot indigeste de cuivres, à la limite de la fanfare.

Si vous désirez écouter une version 1929 de la chanson Singin' In The Rain, cliquez sur le lien suivant :

http://4578.eklablog.com/cliff-edwards-singin-in-the-rain-1929-a58688453

Avec Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe, Sam Jaffe

Un homme de l'espace arrive à Washington avec l'intention pacifique d'avertir l'humanité des graves dangers qui guettent l'univers si les Terriens ne cessent pas de se battre en eux.

Un des rares films de science-fiction américain des années 1950 qui ne soit pas une pitrerie d'épouvante avec des méchants Martiens qui bouffent les gens.  La mise en place est excellente, avec le temps qui s'arrête. Bien sùr, nous pouvons apprécier le superbe robot que l'on voit sur la photo. Tout ça est un peu démodé, mais le film demeure intéressant et bien fait.

Avec Ward Bond, Ben Johnson, Harry Carey Jr, Joanne Dru, Jane Darwell

Deux jeunes aventuriers deviennent chefs d'un convoi de Mormons, pris en otage par des bandits.

Un thème cher à John Ford : le convoi.. L'aspect peu souvent vu dans le style : la présence d'une religion marginale, du moins dans la culture américaine. Il va de soi qu'entre les mains des bandits, ces gens interdisent à leurs guides de se servir de leurs armes pour les tirer d'embarras. Le film vaut le détour parce que les comédiens en vedette sont habituellement des acteurs secondaires dans les productions de Ford. Un western légèrement différent et sympathique.