Ne me demandez pas de vous parler de ce film. Je n'ai aucune idée de ce que c'est. Sauf que le dessin du "Gorille à cerveau humain" m'a toujours fait sourire, ainsi que le titre Le Monstre et la fille. Progammation typique de la salle Rialto de Trois-Rivières, le temple des séries B et pire encore ! Vous noterez que nous avons droit à un film à épisode, le onzième de la série Green Hornets. Enfin, comme nous étions pendant la guerre (31 mai 1941), il y a une réclame pour souscrire aux bons de la victoire, car "Il faut en finir."
Drame biographique, USA 1941, Réalisé par Sam Wood
Avec Gary Cooper, Teresa Wright, Walter Brennan
Évocation de la carrière du joueur de baseball Lou Gehrig, un héros du peuple américain au cours d'une quinzaine d'années.
Ils en tournent toujours de nos jours : des films routiniers peu soignés, destinés à un grand public qui ne pose pas trop de questions. Le sujet était alors encore frais : Lou Gehrig n'était pas décédé depuis deux années au moment de ce tournage. L'athlète étant un homme intègre, les producteurs ont décidé d'engager Gary Cooper, comédien habitué à des rôles d'homme intègre.
Le hic est que Cooper était alors âgé de 40 ans, alors que Gehrig est décédé à 35 ans. Lors de ses débuts, Gehrig était âgé de 19 ans. Or, lors de ces séquences, Cooper a bel et bien 40 ans et aucun effort n'a été fait pour le rajeunir à l'aide de maquillage. Ces débuts se déroulant au cours des années 1920, rien ne laisse deviner cette époque (Coiffures des femmes, par exemple). Pour faire plus hollywoodien, il y a un aspect romantique ajouté et la profonde inutilité d'une séquence musicale (Avec l'orchestre de Ray Noble). Il y a aussi un aspect mélodramatique dans les scènes finales, où, par contre, Cooper se présente à nous comme un comédien très habile. Je passerai sous silence les erreurs relatives au baseball. Je semble ne pas aimer ce film ? Ses défauts font partie de tous les films sur le sujet, mais comme j'aime tant ce sport... De plus, on peut voir de véritables joueurs de l'époque dans des rôles figuratifs.
Un secret de ce film : Lou Gehrig frappait et lançait de la gauche et Cooper était droitier. Pour les scènes de jeu, du moins celles où il y a des gros plans, Cooper portait un uniforme avec le cigle des Yankees inversé, tout comme son numéro dorsal. Les séquences étaient tournées, mais au montage, la pellicule a été inversée, si bien que Gary Cooper devient gaucher.
Enfin, l'étrange maladie qui a coûté la vie à Lou Gehrig porte aujourd'hui son nom.
Comédie musicale, USA 1939, Réalisée par Victor Fleming
Avec Judy Garland, Frank Morgan, Ray Bolger
Une jeune fille fait un rêve qui la projette au bout de l'arc-en-ciel où elle doit plaire à un magicien afin de retourner chez elle.
Un film pour enfants devenu un classique. Je crois même que des gamins d'aujourd'hui peuvent se laisser séduire par cette histoire colorée. Bien que je n'ai jamais été un grand admirateur de ce film, je reconnais que c'était bien fait et charmant.
Contient une des plus célèbres erreurs de l'histoire du cinéma : les couettes de Judy Garland sont frisées et, à la scène suivante, elles ne le sont plus.
1. fanfan76 le 26-01-2014 à 11:27:44 (site)
Bonjour Mario, et bien moi j'aime beaucoup ce film que j'ai revu avec bonheur, il n'y a pas bien longtemps. Je pense qu'à cette époque, il existait déjà des fers à friser. Merci Mario. fanfan
2. MarioB le 26-01-2014 à 17:55:07 (site)
Oui, il y avait des fers à friser, qui étaient des trucs énormes !
Drame de guerre, France 1937, Réalisé par Jean Renoir
Avec Pierre Fresnay, Jean Gabin, Marcel Dalio, Erich von Stroheim
Pendant la Première Guerre mondiale, trois soldats français, de couches sociales différentes, développent une forte amitié, appelant le respect du commandant allemand qui les détient. Deux des soldats s'évadent, grâce au sacrifice du troisième.
Un film parfait ! J'accorde la première perfection au scénario, aux dialogues très riches. Ensuite : le jeu des comédiens. Enfin : une réalisation de grande qualité. Un film que je regarde une fois par années, sans me lasser.
1. fanfan76 le 26-01-2014 à 11:29:26 (site)
Et je te comprends car en plus, avec de tels acteurs dans ce film. fanfan
Drame, USA 1937, Réalisé par John Ford
Avec Jon Hall, Dorothy Lamour, Mary Astor, Raymond Massey
Un jeune marin polynésien, héros des habitants de son île, est emprisonné à Tahiti pour avoir frappé un Blanc. Il s'évade pour retourner chez lui retrouver son épouse.
Malgré la présence de John Ford à la réalisation, ce film est mauvais. J'en parle parce que je vois dans cette production de 1937 beaucoup d'éléments du ciné yankee des quarante dernières années : scénario mince et nul, mais quels effets spéciaux ! C'est le truc du contenant au détriment du contenu. Dans le cas de la tornade donnant son titre au film : c'est parfaitement réussi ! Mais le reste, hein... Deux comédiens blancs pour des rôles de polynésiens... Notez bien que si les films sur le colonialisme étaient courants en France, il y en avait peu aux USA.
Malgré sa médiocrité, j'ai un peu d'affection pour ce film, car je l'ai décrit avec humour dans mon roman L'Héritage de Jeanne, lors d'une présence en salle de deux de mes personnages.
Comédie, policier, Réalisé par Leigh Jason Avec Barbara Stanwyck, Henry Fonda, Sam Lavene, Frances Mercer
Une femme trouve un cadavre. Le temps d’avertir la police, le mort disparaît. Comme personne ne la croit, elle mène sa propre enquête, aidée par un journaliste.
À la fois comédie romantique, film policier et suspense. Avant tout : un scénario très laborieux… Le film se veut cependant un bel exemple d’une production destinée au public féminin, la principale clientèle des salles, au cours de l’après-midi. En ce sens, Barbara Stanwyck a une galerie d’amies ne servant qu’à présenter des coiffures, des robes, des chapeaux, des fourrures. Sans blague ! Quant au jeune Henry Fonda, il n’était pas encore le grand comédien qu’il deviendra avec les années.
2. MarioBergeron le 23-01-2014 à 21:50:10 (site)
Barbara Stanwyck était la meilleure comédienne de cette période, parce qu'elle pouvait tout faire, contrairement à d'autres.
Drame & suspense, USA 1932, Réalisé par Tod Browning
Avec Olga Blacanova, Harry Earles, Leila Hyams, Wallace Ford
Dans le monde clos d'un cirque, une belle trapéziste feint d'être amoureuse d'un nain, afin de l'épouser, le tuer et toucher sa fortune. Les curieux amis du nain sauront lui donner une leçon cruelle.
Beaucoup de choses ont été racontées sur ce film unique. D'abord, ce n'est pas une blague : il est unique car rien de semblable ne sera tourné par la suite. Secundo : l'absence de têtes d'affiches cache le secret que des dizaines de comédiens davantage connus ont refusé de tourner dans une telle production. Tertio : il n'y a rien de gratuit dans le scénario ; ayant étudié le monde forain pour ma thèse de doctorat, je puis vous assurer que ce film respectait à la lettre l'univers marginal des curiosités humaines.
Le truc de Browning est de montrer que les nains, trisomiques, la femme à barbe, l'homme squelette, l'homme-femme, l'homme tronc, les siamoises, enfin, que tous ces gens sont humains et sympathiques, alors que le duo "normal" (La trapéziste et son amant) sont méchants et dangereux. Le film vaut aussi le détour parce que les curiosités humaines jouant leurs propres rôles connaissaient une certaine célébrité dans leur domaine, telle les charmantes siamoises Daisy et Violet Hilton.
L'aspect suspense et horreur est réservé à la scène finale, très efficace. Je sais que beaucoup de gens d'aujourd'hui sont fascinés par ce film. J'en suis un, même si le nain en vedette était un piètre comédien.
1. fanfan76 le 22-01-2014 à 17:48:51 (site)
Bonsoir Mario, oui moi aussi je dois reconnaitre que je suis fascinée par ce film, merci Mario, je regarde ce film à chaque fois que j'en ai l'occasion. fanfan
2. MarioB le 22-01-2014 à 18:21:34 (site)
Il y avait dans ma ville une boutique de location de films avec un grand nombre de productions anciennes et le responsable m'a déjà dit que Freaks était parmi les plus empruntés
Science fiction, Angleterre 1936, Réalisé par William Cameron Menzie
Avec Raymond Massey, Cedric Hardwicke, Ann Todd
La guerre débute et doit être de courte durée. En réalité, après quelques siècles, elle était toujours en cours et avait changé la face du monde.
Les films de science-fiction n'étaient pas monnaie courante, au cours des années 1930. Celui-ci était une production de qualité. Cependant, il faut regarder ce film pour ce qu'il était et non pour ce qu'il est devenu. Si certaines scènes (comme celle de la photo) sont excellentes, d'autres nous apparaissent un peu ridicules. La distribution est exemplaire, avec certains des meilleurs comédiens britanniques du temps. Scénario d'après un récit de HG Welles.
1. fanfan76 le 21-01-2014 à 22:02:52 (site)
Il est certain que pour faire des films de science fiction, ils ne disposaient pas des moyens d'aujourd'hui. fanfan
2. MarioBergeron le 22-01-2014 à 05:09:04 (site)
C'est à dire qu'un film comme celui-ci ne misait pas sur des effets spéciaux. Il y a certes des maquettes prises en gros plan, mais l'effort misait sur les costumes.
Une carte-postale, sans doute des années 1940, qui nous apprend beaucoup de choses sur cette salle. Son nom, celui du propriétaire, la rue où elle niche, son numéro de téléphone, et aussi que la salle disposait d'un restaurant. Ne manque que le nombre de sièges. Dans une petite ville comme Montmagny, 600 sièges me semblent un chiffre plausible.
Comédie, Angleterre 1938, Réalisée par Anthony Asquith et Leslie Howard
Avec Leslie Howard, Wendy Hiller, Wilfrid Lawson
Un professeur de phonétique prend le pari de transformer une vendeuse de fleurs en une lady.
Les Américains transformeront le sujet en un succès théâtral et tourneront un mauvais film en 1964 sous le titre de My Fair Lady, avec Audrey Hepburn. On peut cent fois préférer la version d'origine, tant et tant britannique, avec une Wendy Hiller débordante de drôlerie.
1. fanfan76 le 19-01-2014 à 20:23:02 (site)
Oui je préfère la version d'origine avec ses excellents acteurs. fanfan
2. MarioBergeron le 19-01-2014 à 21:13:25 (site)
L'accent britannique m'a toujours ravi.
Commentaires
1. mary66 le 28-01-2014 à 22:55:22
Que de souvenirs dans ton blog...
Je me souviens des premiers films que l'on passait en été en plein air sur la place du village : Une grande toile blanche sur la façade du forgeron et on amenait son siège pour regarder le dernier Charlot...Nous les enfants, on s'asseyait par terre, on riait, on pleurait, c'était merveilleux....
Marie
2. MarioBergeron le 28-01-2014 à 23:43:35 (site)
On dirait une scène de Cinéma Paradiso. Merci pour votre aimable participation.